Trail des Balcons d'Azur (27&28avr / 25&80km)

Bonjour les Taureaux,

 

Comme dit dans mon précédent récap', "Fromage ou dessert, pourquoi choisir?", et bien ce weekend c'est un peu dans la même logique que je n'ai pas choisi entre faire le 25km (1000mD+) du samedi et le 80km (3500mD+) du dimanche, proposés par l'organisation des Trails des Balcons d'Azur. Non, j'ai opté pour la 3ème solution: faire les deux (ce que les super-organisateurs appelaient de 'Défi des Balcons d'Azur', avec classements et récompenses à part). 

 

Bon, une autre partie de ma logique était bien sûr aussi de continuer à accumuler les bornes et les difficultés en guise d'entraînement pour l'encore plus long (et encore plus difficile) qui nous attend plus tard dans l'année..

 

Avec Mlle Tortue (que je ne peux remercier assez), on se lançait donc ce weekend dans un nouveau défi, avec course le samedi après-m' (départ à 14h), très courte nuit à l'hôtel et re-course le dimanche (départ à.. 5h!). Fred' allait me supporter (dans tous les sens du terme) sur ces 2 jours, elle confirmera sans aucune contestation possible son titre de 'Supertrice d'Or", au top pour l'avant-, le pendant- et l'après-course(s).

 

Top départ de la 1ère partie du défi samedi à 14h donc, de Mandelieu-la-Napoule, à côté de Cannes, région que j'allais découvrir trail'istiquement, aussi bien ses hauteurs que ses fronts de mer, avec toujours ses vues splendides [voir photos]. Ce 25km, je ne le craignais pas, c'est une distance qui me convient bien, le but était juste de ne pas trop y laisser d'énergie pour en avoir pour le lendemain matin.. Tout allait bien, comme prévu, jusqu'à mi-parcours, lorsqu'avec un petit groupe, donc les 2 premières féminines qui se battaient pour la gagne, nous fûmes victimes de l'absence d'un baliseur, ce qui nous fit basculer sur le parcours (déjà balisé) du.. 80km!

 

Aaargh, 3kms de trop pour rien, très énervants et avec de vilaines conséquences: au lieu de faire une belle perf' sans me mettre dans le rouge, je me suis vu obligé de lâcher les chevaux/taureaux pour limiter les dégâts et revenir sur le gros du peloton, et pour grignoter un peu de temps perdu au final (le classement allait être établi avec la somme de nos temps de samedi et dimanche).. J'avoue, à ce moment-là j'oubliais un peu que tout ça n'était qu'un gros  entraînement, qu'il n'y avait aucun objectif si ce n'est de finir, et, surtout, qu'il ne fallait pas laisser des plumes sur ces 28.. euh.. 25 bornes.. Et bien ça c'était raté: j'suis allé à fond sur les 10 derniers kms, pour,  au final, passer la ligne, encore frustré, en 2h45, 52ème. Grrr.

 

Fred' me rappelait que j'aurais dû continuer à courir sagement au lieu de m'enflammer et de perdre de l'énergie sur un classement anecdotique et de toute façon perdu. Elle avait raison. Et n'avait pas tord non plus quand elle me rappelait qu'il fallait récupérer au mieux maintenant avec le départ du 80', prévu dans.. 12heures seulement..

 

Petit passage par les ostéo' présents donc, puis vite direction l'hôtel. Double dose de pâtes et triple rasade de StYorre avant de rejoindre le lit pour une petite nuit. Le réveil a été dur, très dur, très très dur, à 3h30 du mat'. J'étais bien sûr fatigué à cause du manque de sommeil et les jambes ne semblaient pas vraiment prête pour repartir pour un tour.. et pourtant c'est bien ce qu'elles devaient faire, avec un tour de 80kms donc..

 

Top départ de la 2nde partie du défi à 5h du mat', là encore sous les yeux (et flashs) de Fred', qui allait avoir une journée de dingue aussi, avec pas moins de 7 points/ravito's où elle allait venir me voir (elle connait désormais pas mal les petites routes du coin..)! Le petit souci de parcours de la veille avait son avantage aussi: y'avait plus rien à gagner, je n'allais pas partir tambour battant pour espérer faire 'quelque chose', non, j'allais être sage, raisonnable, tout en gestion, avec l'idée d'aller au bout, et d’engranger de l'expérience sur ce genre de distances, où il m'en manque beaucoup et où on n'est jamais à l'abri d'une grosse défaillance.

 

C'est donc très tranquillement que j'ai commencé cet ultra-trail, ce qui allait aussi permettre à mes jambes de se dégourdir. J'ai donc passé l'heure de nuit, au fond du peloton, en prenant soin de bien m'alimenter. Le lever du soleil a apporté une bonne chaleur et des vues de plus en plus belles se sont révélées. Le parcours de ce 80kms est vraiment splendide, sur les hauteurs qui permettent des vues imprenables sur la Côte d'Azur et la Grande Bleue. Le parcours du 25km était roulant, le début de ce 80' l'est aussi.

 

Je suis content de retrouver Fred' aux différents ravito's, qui voit que je suis raisonnable et vais plutôt bien. Plus le temps passe et les kilomètres défilent, plus je me permets d'oser un peu plus, en courant un peu plus longtemps alors que le terrain monte et en courant un peu plus vite lorsque ça descend. Je commence à doubler quelques coureurs, qui me semblent plus patraques que moi. Mais bon, je ne m'enflamme pas, contrairement au soleil, qui, au zénith, commence à faire son travail de sape sur nos physiques déjà entamés.

 

Je bois beaucoup et essaye de continuer à m'alimenter, même si le ventre commence à en avoir marre des barres énergétiques, voire même des compotes. Heureusement alors qu'à ce moment-là il y a les Haribo, qui, eux, sont toujours appréciés et agréables.. Fred' constate, quand j'arrive aux ravito's, que je commence à être en avance sur les temps plus ou moins prévus, que je suis en train de reprendre beaucoup de monde, et que mon état de fraîcheur -toute relative- n'est pas le plus mauvais..

 

Je continue à gérer et à tenter de prendre du plaisir en prenant le temps d'apprécier et d'immortaliser [voir photos] les paysages qui s'offrent à nous, mais je pense aussi un peu au résultat possible de cette petite remontada. Du coup, j'essaie de ne rien lâcher alors que ça devient de plus en plus dur.

 

Le parcours est beaucoup plus technique sur le dernier tiers, avec beaucoup de caillasse, et des montées sèches qui font mal. Le tout sous un soleil qui semble de plomb... à moins que ça ne soit nos jambes.. Beaucoup de gens (qui font soit 'que' le 80bornes, soit le 'double défi' comme moi) marchent, même en descente et là la part de mental devient vraiment primordiale.

 

Je continue à cravacher même si mon corps me dit 'stop'. Quand mes jambes aimeraient marcher, je les force à 'courir'/trottiner, quand mon cul préférerait rester assis, je le force à bouger. J'arrive au dernier ravito', situé en bord de mer. J'y retrouve encore Fred', encore et toujours là. Il me reste 14 bornes, on peut donc enfin dire que la fin est proche. Il est 15h, j'espère en finir avant 17h, ce qui ferait 12h de course.

 

Hélas il y a encore une remontée dans les massifs, longer la mer, tranquillou, serait trop simple bien sûr.. A 5 kms de la fin, tout en haut, je reconnais la fin du parcours de hier, et sais donc ce qui m'attend. Fatigué et pas mal desséché, je ne pense plus qu'à aller rejoindre, au plus vite, la ligne d'arrivée, sur l'esplanade de Mandelieu-la-Napoule. Dernières photos, derniers co-galériens rattrapés, dernières foulées. Celles-ci se font sur le sable, en zigzaguant entre des plagistes dénudés qui nous prennent un peu pour des fadas.. ils n'ont pas tout à fait tord sous leurs bobs ou parasols..

 

Allez, voici le tapis rouge, voici Mlle Tortue, voici l'arche d'arrivée.. Yessss, c'est fait, c'est fini, c'est gagné. Double défi relevé. En moins de 12h (11h32 d'après le classement que je découvre.. et 34ème place, inespérée) et avec un big smile sur le visage, un peu livide par ailleurs. Content, doublement content, d'autant plus bien sûr que c'est partagé.

 

Du coup, énorme MERCI à Mlle Tortue, au top. Big MERCI aussi à ceux qui m'ont envoyé des messages, avant, pendant et après, ça fait super plaisir. J'aurai voulu poursuivre cette série de remerciements.. mais on me dit qu'on n'était pas au festival de Cannes quand même, et que mon temps (et espace d'écriture) sont passés..

 

Allez, vive le fromage ET le dessert (stop les pâtes..), vive les défis, vive les Balcons d'Azur.. , et bravo d'être allé au bout de cet ultra-récap'.

 

Double bises,

 

Stéphane