UltraChampsaur (01juill / 27km)


Certes, quand on aime on n’compte pas, mais bon, faisons un rapide calcul quand même: UltraChampsaur 2014, 2015, 2016, 2017, et là donc 2018.. bon ben ça fait donc 5 fois que je m’attaque à ce trail du Champsaur! Un parcours pas toujours identique et avec des distances parfois différentes, mais un trail toujours redoutable.. et toujours splendide.

Et c’est pour ça que je l’aime cette course et que je la fais chaque année, elle est merveilleuse, avec des paysages magnifiques et des sommets diaboliques (col de la Rouannette, le Piolit..). Demandez donc à Amélie, Seb’ G ou Bérengère, ils vous le confirmeront (les paysages magnifiques pour l’une.. le côté diabolique pour l’autre, et les deux pour la dernière.. ;-) ).

 

Bref, cette année encore je me suis lancé dans l’aventure de l’UltraChampsaur -qui fêtait sa 10ème édition-, cette fois-ci sur le nouveau parcours du 26km, avec 1800m de dénivelé positif. Comme chaque année le soleil allait être au rendez-vous et allait être ma hantise, moi qui ne suis guère à l’aise lorsque le mercure grimpe (..on n’est pas hollandais pour rien..). Heureusement que Fred’/Mlle Tortue était à mes côtés pour ce périple, son titre de TAC-supportrice en or est loin d’être usurpé..

 

Nous sommes montés à la station d’Orcières le matin même en voiture, ce qui a donc impliqué un réveil très matinal (5h), ce qui allait être la 1ère difficulté du jour à surmonter, avant même donc le top départ de la course (prévu à 8h45).. Nous étions accompagnés de notre amie Florence (Houette), championne de trail toujours souriante, qui avait fini 2ème l’année passée et qui pouvait a priori espérer en faire de même cette année.

Sur place, cet espoir allait quelque peu être tempéré au vue des champion(ne)s présent(e)s au départ, la course faisant partie du Challenge des Trails de Provence et des plus beaux trails de France, elle attirait de super coureurs, dont par exemple Vincent Vittoz (ex-champion du monde de ski de fond, pour les initiés..).

 

Les skis on ne pensait évidemment pas en avoir besoin aujourd’hui.. mais finalement ils auraient pu nous servir à quelques endroits: on a eu la surprise de traverser plusieurs névés et étendues de neige, un 1er juillet par 30 degrés, c’est assez dingue..

 

Bref, passons à la course. Une fois le top départ donné, on faisait le tour de la base de loisirs d’Orcières, histoire de fluidifier un peu la troupe de (350) trailers avant d’attaquer la 1ère longue montée du jour: celle du Col de la Rouannette pour passer de 1200m à 2400m d’altitude, en 7kms environ. Rapidement on ne court plus, mais on marche, on ne sourit plus, mais on serre les dents.. Après quelques kilomètres, en sortant des sous-bois, on rencontre les premiers névés, qui ont l'avantage de rafraîchir un peu l'air ambiant qui commençait à chauffer avec un soleil de plus en plus haut. Les passages de torrents sont des occasions aussi pour se tremper la tête et baisser un peu sa température corporelle, qui monte proportionnellement à l'inclinaison du terrain..

 

Je me retrouve derrière la 3ème féminine, ce qui me convient tout à fait, sachant que ces filles arrivent à garder des rythmes super constants en montée et finissent souvent dans les 30 premiers au scratch, ce qui bien évidemment me satisferait totalement à l'arrivée.. Je la dépasse avant d'arriver au sommet et bascule vers la descente après 1h19 d'effort ininterrompu.

 

Là, c'est une longue et belle descente qui nous attend, mais plus technique que je gardais en mémoire par rapport à l'année passée. Ce sont de gros lacets dans de la grosse caillasse qui nous accueillent, ça ne va pas être simple de lâcher les chevaux/taureaux et de tenter de reprendre quelques places.. Surtout qu'au milieu de la descente, je cogne mon pied, et plus précisément mon gros orteil, contre une pierre / un rocher: Aiiiieeee! Douleur physique suivie d'une crainte mentale: pourvu que ce n'est pas cassé ou même handicapant pour la suite.. Cassé non, handicapant un peu, mais au final la beauté du décor et l'envie de sortir une belle course font oublier cette douleur..

 

Je rattrape quelques coureurs et reviens même sur la 2ème féminine, très forte. Je sais qu'un 2nd gros morceau nous attend pour la 2nde partie de parcours: la montée du mythique Piolit, redoutable et cruel quand on n'a plus d'énergie.. Je décide donc d'en 'garder un peu sous le pied' et de me diriger vers le ravito' de mi-parcours avec l'idée d'y remplir ma flasque d'eau et d'y manger un bout pour être requinqué avant d'attaquer la terrible montée (jusqu'à 2464m). Par contre la pause ne sera que de courte durée lorsque je constate que la 2nde féminine et puis la 3ème, sur ses talons, ne s'y attardent pas. Allez, c'est reparti donc.. direction le sommet du Piolit.

 

J'assiste en direct à la bataille pour le podium chez les filles, où la 2nde arrive à accélérer en montée pour ne pas être dépassée par la 3ème. Je suis le mouvement et en fait de même.. Attention, c'est parti pour la partie la plus raide de la montée. On s'encourage mutuellement et on reprend 2-3 coureurs. Lors de la montée de ce mur, qui se fait avec les mains et un cœur qui bat à 200', on annonce que la 1ère féminine est passée 2 minutes avant. La victoire est donc encore jouable pour elle, alors que pour moi un top 20 pourrait être possible.. Allez, on s'accroche, la fin du mur est proche..

 

Ouf, ça y'est, on y est: le Piolit est conquis! Yes! (J'en suis à 2h21 de course.) Il ne reste 'plus que' 11kms au menu, plus que de la descente.. Enfin.. quasiment.. Par contre, elle est très technique au début et demande la plus grande des vigilances. Le gros orteil me rappelle parfois à l'ordre, tout comme des presque-chutes.. Mais le rythme reste bon et la vitesse élevée, entre chaque virage serré qui demande alors un freinage immédiat et une nouvelle relance derrière..

 

Je continue à bien m'hydrater parce qu'à cette heure-là et à cette altitude-là la chaleur est étouffante. Sur un dévers je glisse côté vide, et me rattrape de justesse. La manœuvre déclenche un début de crampe dans le mollet qui m'inquiète pour les 5kms restants.. Faut continuer à bien s'alimenter.. et ne pas crier victoire..

 

La victoire chez les filles, elle, se joue sous mes yeux à nouveau: la 2ème avec qui je cours depuis un bon bout de temps et qui descend fort, revient sur la 1ère.. Et le passage de témoin à lieu: elle la dépasse et continue à descendre à balle pour assurer la victoire (ce qui sera le cas au final avec juste 50sec. d'écart entre les deux..!). Sur les single en descente, étroits, je reste un peu coincé derrière l'ancien leadeuse, mais ce n'est pas grave, ça tempère mes envies d'accélérer encore, ce qui n'aurait peut-être pas été raisonnable avec la fin du parcours qui nous attendait..

 

En effet, ce n'était pas 'que' de la descente à partir du Piolit: à 3kms de l'arrivée on rattaque une montée, d'un kilomètre, sur bitume. Un panneau indique un pourcentage de 17%, aie, pas cool après ce qu'on a déjà monté. Sur la fin de la descente j'avais réussi à passer la 2ème féminine pour revenir sur la 1ère et un autre coureur, que j'avais même tous deux dépassés pour aller chercher la meilleur place possible. Mais là, dans cette montée bitumée, je marche, pensant que ça suffirait pour maintenir la place. Mais que nenni: la 1ère féminine court et un autre trailer, plus âgé, aussi.. Allez, on se remet sur l'avant et on retrottine alors, en serrant les dents.. Finalement c'est jusqu'au bout du bout qu'il faut se battre, en espérant que la machine tienne, et qu'un coup de chaud ou une crampe ne vienne pas arrêter tout ça..

 

Je reconnais de mémoire la fin du tracé et sais donc ce qu'il me reste à parcourir. J'arrive à redistancer mes copains de course et descends désormais à toute allure vers le village d'Ancelle. Des bénévoles et quelques badauds m'y encouragent. J'ai hâte de passer la ligne d'arriver et de retrouver Mlle Tortue qui m'y attend.. Et là, les derniers hectomètres ce n'est plus que du bonheur, un bonheur proportionnel à l'effort mis dedans pour l'atteindre..

 

Yesss, je passe la ligne d'arrivée, quel kif! C'est fini, après un peu plus de 28kms et 3h15 de course, dans un cadre majestueux, je termine 17ème. Génial! Fred' est là (merci!) et est soulagée de me voir tenir sur mes jambes (..ça n'a pas toujours été le cas à la fin de ce terrassant Champsaur..). Ensemble on attend l'arrivée de notre amie Florence, qui finira 5ème féminine, chapeau à elle. Place au long trajet de retour ensuite.. mais aussi au fêtage de cette matinée, avec quelques bières très appréciées..

 

Bon ben voilà, c'était ma 5ème fois sur l'UltraChampsaur. Comme les années précédentes, je confirme que c'est magnifique. Je continue à trouver ça l'un des plus beaux trails et le recommande donc à chaque TAC-trailer (ou TAC-randonneur: il n'y avait pas de barrières horaires...), qui aime les paysages grandioses de montagne.

 

Place au repos maintenant, mais d'autres beaux paysages de montagne m'attendent déjà dans 2 semaines, où la Skyrace de Montgenèvre (avec les 3100m du Mont Chaberton) devraient valoir leur pesant d'Haribo aussi...

 

Bises coup-de-soleil'isées,

 

Stef le Blond

 

 

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Commentaires: 8
  • #1

    Magali (lundi, 02 juillet 2018 20:47)

    Bravo Stéphane. .. Quel mental...tu es un warrior. Bonne récup

  • #2

    Seb M' (lundi, 02 juillet 2018 22:00)

    Félicitations à toi ! Super résumé ça donne envie d'y aller faire un tour. Je note à mon calendrier pour l'année prochaine

  • #3

    Amelie (lundi, 02 juillet 2018 22:25)

    Bravo Stéphane pour ta persévérance jusqu'au bout de l'effort, c'est une super performance que tu as fait sur ce parcours! Merci pour ta récap qui fait remonter bien des souvenirs...de souffrances... mais surtout de paysages époustouflants !
    Merci à Mlle tortue pour ses chouettes photos et bravo pour ton tac d'or de la supportrice, tu le mérites amplement� !

  • #4

    Laëtitia (mardi, 03 juillet 2018 06:24)

    Bravo.. quelle saison... sur route ou en montagne.. toujours au top

  • #5

    Mlle Tortue (mardi, 03 juillet 2018 10:04)

    Bravo pour ton trail, je suis fière de toi et toujours aussi contente de pouvoir suivre tes exploits en direct, surtout quand tu les finis bien comme celui-ci ( pas de vomi, ouf ;-) )
    Mlle Tortue s'y penchera peut être l'année prochaine entourée d'autres TAC's ;-)
    Bisouuuus

  • #6

    Thomas (mercredi, 04 juillet 2018 00:30)

    Au top tous les deux, bravo. Ça mérite bien une petite Heineken pour bien récupérer!

  • #7

    Tac de bronze 2018 ex-æquo (mercredi, 04 juillet 2018 10:56)

    La Blondasse, tu seras toujours mon idole! 29 kms courus rien qu’au milieu des filles, et sans te faire prendre: respect ;).
    En te lisant, on se dit que c’est sacré parcours...et que tu es un sacré Tac’trailer...

  • #8

    Geneviève (mardi, 10 juillet 2018 14:29)

    Je suis en retard c'est normal je cours moins vite. Mille Mercis pour ce compte-rendu, on a l'impression de te talonner et Mille Bravos pour ta performance.