Ultra-Tour des 4 Massifs (17-19août / 42&100&169km)

Salut les Taureaux, Taurettes et autres TAC'idés,

 

Oui, oui, ok, c'est vrai, il s'est un peu fait attendre ce fameux compte-rendu, et vous avez dû prendre votre mal en patience (..un peu comme les 4 TAC-trailers concernés qui attendaient cette satanée ligne d'arrivée..), mais nous avions besoin d'un peu de temps pour non seulement se remettre de ce weekend de dingue, mais aussi pour vous sortir un ultra-récap', ultra-illustré, ultra-beau (bon, ok, on a le droit d'exagérer un peu..).

 

Par où commencer..? Expliquons déjà le 'truc': ce 'weekend' UT4M (:Ultra-Tour des 4 Massifs, autour de Grenoble) a en fait duré trois jours (..sans parler de ses répercutions courbatureuses..): du jeudi 17 (à 18h: départ de l' UT4M-Xtrem), jusqu'au samedi 19 (à 17h: arrivée de l'UT4M-Chartreuse). Quatre TAC-trailers/fadas étaient concernés, et une TAC-supportrice. Celle-ci plus besoin de la présenter: c'est évidemment Fred'/Mlle Tortue, au top à nouveau tout le weekend. Pour ce qui est des 4 dingos, il s'agissait de la 'First lady' Agnès, de la TAC'ette 'gore-tex' [private joke..] Bérengère, de Steph' le Blond et de Président-Coach (adoré, n'est-ce pas Didier?) Christophe. Et les courses étaient au nombre de 4 aussi: les deux Tac'ettes avaient un double défi avec le 42km de Belledonne (vendredi), suivi du 42km de Chartreuse (le lendemain, samedi), pas mal comme concept, non? LeBlondinet, lui, s'attaquait au Master100 avec, comme le nom l'indique, un 97km (5500m de D+) (départ vendredi matin). Et enfin, il y avait le plus fou des quatre: Christophe, qui lui se lançait donc sur l'Xtrem, un 'petit' 169 bornes avec juste quelques 10 000m de D+ (départ jeudi soir)!! Oui, oui, on est vraiment dans l'ultra là..

 

J'espère que c'est clair malgré cette multitude de courses et de départs différents, le point commun et l'idée commune étant de tenter un nouveau défi, de se surpasser, de porter haut les couleurs des TAC, et, malgré tout, de se régaler.. Bon, même si sur certains passages (sous la pluie.. la nuit.. en montée..) ce dernier point ne semblait pas vraiment au rendez-vous, on peut dire qu'au final on aura tous les quatre réussi à faire tout ça, chacun sur sa distance, chacun à son niveau.

 

Chacun a vécu sa/course(s) à sa manière, mais je pense qu'on a tous réalisé quelque chose de grand: Agnès en parcourant sa plus longue distance (>40km) et en le faisant même une 2nde fois le lendemain, Bérengère en faisant justement ce doublet (ce qui n'est pas pareil que sortir, en une fois, un 55km, comme à Gap)), moi-même en 're-finishant' un ultra 4 mois après mon 1er. Mais évidemment c'est Christophe qui a réalisé ce weekend là le plus grOs exploit: finir un 169km en allant au bout de ces 44heures d'effort (et parfois de douleur..). Un énorme BRAVO à toi cousin, c'est grand, ultra-grand.

 

D'ailleurs, à tout seigneur tout honneur, on va laisser la parole / le clavier au Président (oui, oui, adoré, on a compris Didier..), qui nous a fait un méga-récap' de son aventure. Juste avant, même si les temps/classements étaient totalement secondaires, je résume nos perfs' sportives en précisant qu'Agnès a fini son 1er trail en 8h08 et Bérengère en 8h41, hélas victime de maux d'estomac. Elles semblent bien avoir récupérées lors de la nuit de transition (apparemment ça s'est massées grave..), parce que pour le 2nd trail, elles ont mis 8h55, le parcourant ensemble, du début à la fin.

Moi-même je me suis lancé sur le 100 avec en tête une petite envie de le faire en moins de 20h, donc avec du 5km/h (ne vous moquez pas..). Pari réussi: j'ai retrouvé Grenoble après 19h17 d'effort, facilité par la superbe assistance et aide de Mlle Tortue, énorme merci à elle (et big merci aussi à tous ceux qui m'ont envoyé des messages durant cet ultra, au top!). Christophe enfin est arrivé samedi midi après 43 -ou 44' on n'sait plus- heures de courage. Chapeau! Et là, je lui laisse donc vous raconter cette ultra-aventure.. :

 

-----------------------------------------

Un ultra pas fini au mois de mai après 64km, une blessure au tendon d’Achille qui m'a empêché de courir pendant 1 mois et demi avec une douleur persistante jusqu’à quelques jours de l'épreuve.. : voilà tous les ingrédients réunis pour me motiver..

 

Combien il fait cet ultra..? Ah oui: 169KM et 11000mD+!! Aïe, j'ai dû faire une erreur le jour où je me suis inscrit (je vais essayer d'embrigader d'autres TAC..)!

 

Le jour J est arrivé et me voilà devant le Palais des Sports de Gernoble entourés d'ultra-trailers (sauf moi), mais accompagné par une manade de TAC. Je me positionne juste après l'arche, comme pour un 10km, et je vois arriver mon cousin qui appelle les Toros pour une dernière photo.

 

La pression monte et le départ est donné à 18h, il fait très chaud, j'ai encore des courbatures de la semaine dernière qui était une semaine de préparation physique chargée et nous voici lancés à une allure de 4'40 au kilo' dans Grenoble, j'espère que tout le monde va se calmer...

 

J’aperçois la première montée qui annonce la couleur de ce qui m'attend, je prends un rythme tranquille et commence l'ascension du col de la Moucherotte, suivi du pic de Saint-Michel (massif du Vercors); je viens d'effectuer 25km et 2240mD+ et, à la tombée de la nuit, je découvre un Grenoble illuminé (MAGNIFIQUE!). Après ce premier gros dénivelé passé, j'entame une longue descente de 6km qui finit par faire mal aux jambes. Je discute avec un réunionnais qui a bien entendu fait la Diagonale des Fous mais qui n'est pas au mieux avec des problèmes gastriques.

Je continue ma progression en passant par la montagne d 'Uriol pour atteindre Vif, la 1ère base vie (40km et 2670mD+). Je suis content de faire une pause et ressens un peu de fatigue après environ 8h de course. Je regarde les yeux de certains coureurs qui dévoilent déjà de l'inquiétude. C’est la fin du Vercors.

 

'Allez GO, GO' les SMS me disent, alors.. GO!! Je vais très vite remonter et attaquer cette fois l'Oisans. Je vois déjà des coureurs qui sont couchés au bord des singles, dur dur... Je suis dans ma course et les jambes sont au rendez-vous pour attaquer une nouvelle ascension qui va m'amener jusqu'au Pas de la Vache (terrible montée de 4,5km) mais j'en suis à 70km et 5450mD+. Je passe au lac du Poursollet que je reconnais, car la semaine dernière nous y faisions une rando' (cela fait du bien de courir en se disant dans la tête que je connais cet endroit), et puis la 2ème base de vie s'approche, il ne reste 'que 18km et 500mD+', c'est ce qu'on se dit quand on fait un ultra.. En fait, je crois que je suis un peu fatigué tout à coup! Et une nouvelle longue descente de plusieurs kms à 30% va à nouveau faire très mal.. J'oublie quand même de vous dire l'essentiel: les paysages sont magnifiques! [depuis le début je suis trop concentré sur mon compte-rendu, que Stef' et Fred' me demandent depuis 1 semaine :)]. J'avais discuté avec des coureurs qui me parlaient de cette descente très difficile et de la remontée qui m'attend ensuite... je croise un coureur qui est à sa 5ème édition 2 réussis et 2 échecs.. Allez! Je me concentre, je reçois à nouveau des SMS qui me disent que je suis presque à la moitié et que c'est déjà un exploit. Je pense à Stef', Bérengère et Agnès qui sont eux aussi dans leurs courses respectives et qui m'encouragent. Ca y'est: Riouperoux, 2ème base vie, 88km 5720mD+. Il faut que je me repose un peu, il est environ 14h je crois, je n'ai pas encore fermé les yeux.

 

Boire, manger, boire, il faut toujours être vigilant pour pouvoir continuer. Je repars (au revoir l'Oisans et bonjour Belledonne) et je sais ce qu'il m'attend: la terrible montée jusqu’à la Croix de Chamrousse. J’ai récupéré et attaqué ces 9km de montée et 1700mD+. Je suis à nouveau en mode TAUREAU et laboure la montée au pourcentage hallucinant (non, réel), car ma montre ne se trompe pas. Enfin ça s’arrête.. même si je préfère la montée!! Et voilà le 1er orage qui s'invite à la fête, je me mets vite à l'abri sous les arbres, sort le k-way, mais il pleut trop fort et je mets aussi le sur-pantalon et repars. Heureusement l'orage ne dure pas trop longtemps.

 

Les ravitos' s'enchaînent ainsi que ma 2ème nuit, la condition physique n'est plus la même, ma cheville me fait mal maintenant et la douleur prend le dessus sur les pieds (il faut garder le moral). Je suis en direction du ravito' de la Freydière et je me retrouve avec 2 coureurs avec qui naturellement la discussion s'installe ainsi qu'un rythme commun pour voir avec soulagement ce ravito' tant attendu.

 

C'est une guitoune humide, pas très grande, il y fait froid et il y sera impossible de se reposer. Je décide avec mon compagnon de route de continuer jusqu'à St Nazaire-les-Eymes, prochaine base vie, où nous trouverons un peu plus de confort et où nous ferons une pause car il sera environ minuit. L'entente est bonne et nous avançons pas trop mal dans le brouillard, quand soudain nous attendons à nouveau le tonnerre.. C’est reparti pour un 2ème bouillon, mais il ne faut pas s'arrêter, il est impératif d'atteindre cette base vie pour se refaire une santé. La pluie se calme pour faire place à la boue et quelque glissades, mais nous approchons et enfin la base vie est là, où je vais dormir un peu..

 

Allez GO!! Il est environ 2h du mat, j'ai du mal à remettre les chaussures car les pieds sont en souffrance et je revois mon compagnon de route qui est lui aussi sur le départ, accompagné de sa "Mlle Tortue" à lui, et nous décidons de continuer ensemble et bien entendu ça monte au bout de 2km environ... Une montée de nuit et sous les arbres, sans fin!! Et, en plus, je ne suis pas bien (nous sommes en Chartreuse, dernier massif), allez GO GO, je dois garder le rythme, j'en suis à environ 10000mD+..

 

Le jour se lève pour la 2nde fois et cette fois ma cheville a environ doublé de volume, du coup j'en oublie mes pieds, mais mon rythme n'est plus du tout le même en descente (cela devient très compliqué). Je dis à mon compagnon de route (Laurent) qu'il continue tout seul car je n'arrive plus à tenir ce rythme et je lui donne rendez-vous tout à l'heure sur la ligne d'arrivée..

 

Je continue donc tout seul ma progression et quelques heures plus tard, j’arrive au dernier ravito', c'est la dernière fois que je fais le plein d'eau et de bouffe en essayant de varier car certains aliments ne passent plus..

 

Allez, dernière ligne droit d'une quinzaine de kms et on remonte un peu encore, le 'un peu' est relatif à ce que j'ai fait avant… Le tracé nous amène à la Bastille, avant de redescendre sur Grenoble. Les jours précédents nous l'avions visitée et pris une télécabine (ok pour des traileurs, carton jaune!) pour y accéder, en plus billets aller/retour.. Là j’ai relancé la machine et je cours dans cette descente qui ressemble à l'Alpe d'Huez, les gens mais aussi des joggers à l'entraînement m'encouragent.. Ouf, la descente se termine, je suis dans Grenoble, mais on m'annonce encore 3 ou 4km.. Allez GooOOo, je retrouve du plat et une bonne foulée, dans quelques instants je serai un ultra-traileur.. à la retraite..

 

Je franchis la ligne d'arrivée sans encore trop réaliser, mais heureux, avec une pensée dédiée à tous les TAC et à d’autres personnes chères...

-----------------------------------------

 

Voilàààà chers TAC'onautes, c'était donc ça le big compte-rendu qui se faisait tant attendre.. J'espère que ce n'était pas en vain et que le récit de cette aventure vous a plu.. et vous inspirera peut-être, ne serait-ce que pour vous dire que rien n'est impossible, chacun à son niveau, un Taureau pourra toujours déplacer (et franchir..) des montagnes..

 

Merci aux courageux qui ont lu tout ça jusqu'au bout, merci encore pour votre soutien. Reste à déguster les belles photos et à laisser un petit commentaire..

 

Bonne continuation de vacances aux concerné(e)s (..non, non, ne nous parlez même pas de rando' à faire.. fini, place aux apéros..), ultra-bises à tous.

 

Les Girard..